TOUJOURS DANS LE CADRE DU TRAVAIL SUR ET PAR LE POÈTE CES QUARANTE VALEURS À NE PAS METTRE EN PRATIQUE TOUT DE SUITE
ALI-POÈTE ET LES QUARANTE VALEURS
Toujours respectera la pudeur des poètes qui sont comme des frères Abel ou bien Caïn un poignard dans la manche
Toujours câlinera la chronique des revues de « l’imbécile Degoutte » dans l’antique Verso de si belle facture
Toujours fourbira la Fourbithèque pagaille de Lavaur de Sanguèze qui en Loire Atlantique poursuit la poésie de ses assiduités
Toujours déversera dans la Décharge Morin une goutte de Vercey pour l’acidité des hôtels de charmes
Toujours inversera le retour à la ligne qui fait tellement plaisir à ceux qui le pratiquent les dimanches matins
Toujours appréciera les critiques de tes pairs sur ton œuvre sans génie et qui en disent quand même du bien sans vouloir mal
Toujours lira Chatard lecteur impénitent qui tire des chroniques plus vite que son ombre sur les bouquins perdus
Toujours excitera l’homme Igloo dans la dune qui sort de temps en temps pour offrir ses poils à la fureur des vents
Toujours déversera ta bile d’Ali-poète sur les coupeurs de mots qu’on ne comprend jamais dans la trame de leur cri.
Toujours amarrera ton stylo de papier à la péniche lente du fleuve qui descend vers l’Estuaire magnifique d’une revue canadienne.
Toujours fera un tour dans Le coin des poètes qui tient siège très cher au parloir d’une maison Ballu de Paris plage
Toujours accueillera la traction Brabant qui n’a de belgitude que le titre en rupture d’une révolte contenue
Toujours dépassera l’Indicible frontière séparant le bosse fort et le dilettante des promenades dans la campagne Limoge
Toujours investira le Plain chant des typos qui triturent le prolo dans la marche en rupture d’une orgie quotidienne
Toujours enfoncera le clou de l’amitié quand se présentera une belle poétesse qui te refilera la maladie du vers
Toujours poursuivra les assiduités lentes des enfants de la vie qui tourneront le dos à la mauvaise passe
Toujours investira dans la triste démesure d’une ouverture en toc sur le monde falsifié par la grâce des ventes
Toujours appréciera Aujourd’hui poème qui donne du quotidien une vue mensuelle trop belle pour pleurer
Toujours te tournera vers Poésie présente qui offre de l’absence une vue en trois D de bien belle culture
Toujours chantera Diérèse en super-teinte comme un pavé lancé dans la vitrine terne des cultures au rabais
Toujours déglutira quand passera l’orage d’un pays ou les foudres ont accueilli le Zim parti cultiver les pavots de l’espace
Toujours investira dans le poème d’alors qui est à aujourd’hui ce que veulent en faire les poètes des lisières du verbe
Toujours répartira tes images terre à terre pour bloquer dans la glaise des pelletées de mots à peine dégrossis
Toujours associera l’oral et le parler pour donner aux lecteurs une part de mystère qui ne les oblige pas à subir la vie
Toujours enfantera des mots de pur égout pour faire croire que tu sais le monde sous terrain même pas underground
Toujours accostera les filles de poésie qui font semblant d’aimer quand elles écrivent leur nom tout en bas d’une lettre
Toujours relookera le poème politique qui manque de couleur et de rimmel bleuté pour engrosser le monde d’une nouvelle idée
Toujours intimera aux oreilles terriennes d’écouter sans silence la rumeur pagaille d’un vendeur de rime aux abois des retours
Toujours satisfera au cérémonial lent de la reconnaissance qui ne viendra jamais sans un gros coup de pouce de la postérité
Toujours investira les champs sémantiques où ne dépassent plus les désirs impubères des linguistes distingués
Toujours regardera par-dessus les épaules des écriveurs maqués que la morale engonce dans des robes de bure
Toujours enchantera l’Intervention à haute voix qui monte du fond des gorges que l’aphasie régurgite un jour de printemps
Toujours exploitera la Liqueur quarante quatre qui envoie des messages d’absolue résistance à la connerie des hommes
Toujours déprimera quand un poète meurt dans la sauce gribiche de l’anonymat sans fond qui ne le lâchera plus.
Toujours renoncera aux facilités teintes de la formule de rien qui veut toujours se faire plus grosse que le rire
Toujours ânonnera des stances en mouvement pour magnifier la vie de ta marche stupide vers un horizon laid que tu reconstruiras
Toujours magnifiera les effluves d’amour que te donnent les ailes d’un oiseau en rupture montant vers le soleil
Toujours assortira la repentance vive qui te serre la gorge quand tu vois revenir l’immonde perfidie du racisme ordinaire
Toujours fera tinter la trente neuvième heure qui fait de mon poème une revue des valeurs que ne renierait pas les quarante voleurs
Toujours demeurera poète des émergences que lui seul peut cueillir pour les offrir aux gens à l’humble démesure.
En italique des noms de revues actuelles.